NOS AVENTURES DU CANAL DE BRUXELLES AU CANAL DE PANAMA...

vendredi 25 mars 2011

True San Blas Story...

Après vous avoir laissé croire que notre aventure à San Blas a été paradisiaque, je me sens obligée de raconter objectivement ce que nous avons vécu Laure et moi. Si aucune photo n'a été truquée, il ne s'agit que d'une partie du décor...

Laure et moi, toutes deux grandes fans de "A la poursuite du diamant vert", espérions inconsciemment être des aventurières. Mais comment imaginer ca? Une chose aurait pourtant dû nous mettre la puce à l'oreille : 30$ par jour par personne en pension complète, avec les excursions incluses, c'est vraiment cheap, même pour le Panama.

L'arrivée sur l'île: réveil à 4h du matin, un chauffeur doit venir nous chercher à 5h. Il est 5h30, nous sommes assises sur des marches, soit par terre, dans la rue, je me concentre très fort pour ne pas voir les cafards déambulés. Nous sommes en Amérique latine, donc rien ne sert de s'énerver. A 5h50 un mini bus des années 60 ouvre ses portes devant nous. A l'intérieur toute une famille kuna semblent vivre, avec oncles, tantes, cousins et bébés... Difficile de dire comment une quinzaine de personnes entrent dans un si petit véhicule. Encore plus difficile s'imaginer qu'un écran plat pouvait sortir d'une telle antiquité. Quatre heures de route, un troupeau de vache, et une panne avec un redémarrage comme dans "Little Miss Sunshine" = pousser / courir / grimper et ne plus arrêter le moteur, même pour faire le plein. 

Le pire nous attend encore: le bateau, ou plutôt 15 personnes sur une minuscule barque pleine à craquer. Mais peu importe, on enfile nos gilets de sauvetages et sortons les appareils photos. Mais on nous informe que tout doit être rangé, et pour cause, après moins de 12 secondes nous sommes tous littéralement trempés jusqu'à la moelle épinière. Imaginez une mer agitée, très agitée, des mecs pressés de nous débarquer, pour aller chercher d'autres touristes,  fonçant à travers les vagues, pas en diagonale pour les surfer, mais en plein dedans. Qui a gagné? la mer ou la barque de merde? Les vrais perdants: nos fessiers. Les bonds étaient tellement forts, que nous avons eu les fesses en compote toute la semaine. À un moment donné, le bateau a chaviré à tel point que nous avons failli finir le reste du trajet à la nage. Et l'ambiance, c'était aussi quelque chose, deux personnes en train de pleurer à gros sanglots pensant que nous allions mourir...

Pour nous remettre de nos émotions, on nous emmène directement sur une des plages paradisiaques. Avec un décor pareil, tout est oublié ou presque, on a vraiment mal au fesses. Après la plage, une seule chose nous faire plaisir, une bonne douche. Nous demandons donc à Germain, le responsable de la maison d'hôtes, une serviette. Et le plus naturellement du monde, il décroche une serviette, visiblement utilisée par un tas d'autres personnes et non lavée. Mais comment pourraient-elles être propres, il n'y a pas d'électricité donc pas de machine à laver. Et sans eau courante, sans eau propre, comment des serviettes utilisées par la moitié du village pourraient être propres ???? Vient le moment de découvrir la douche. Comment la décrire... deux bidons, de l'eau non salée, non propre, et un bout de noix de cocos pour jeter cette eau froide sur nous, le tout dans une petite cabane de bois au milieu du village. J'exagère ?!? Si seulement...


En dehors de la douche, l'eau courante, l'électricité, l'hygiène, nous avons également dû abandonner l'idée d'intimité. 800 personnes sur une île toute riquiqui. Résultat, plein de petites maisons tassées les unes aux autres, et donc pas de route. Pour traverser l'île, il faut traverser le salon de la maison où nous sommes hébergées, tout le village passe donc un peu à l'improviste, mais il ne fait pas que passer, il reste pour regarder les touristes, cool non?  

Nous décidons donc de passer notre dernière nuit juste entre filles (deux allemandes, deux américaines et nous) sur une île déserte. En y réfléchissant après coup, quelle idée folle et complètement irresponsable !!! Nous sommes juste 6 nenettes sur une île complètement déserte, près de la Colombie, en plein milieu du chemin emprunté chaque nuit par les narco- trafiquants... N'importe qui aurait pu nous embarquer et nous vendre comme esclaves sexuelles. Mais peu importe, on a un île rien que pour nous. Peu importe aussi, si on se retrouve sur la seule île de San Blas qui n'a qu'un seul misérable petit palmier... Essayant de profiter un max de notre dernière journée de plage, les 6 nenettes décident, forcément, de faire du top less, pour estomper les marques de maillots de bain. Les allemandes optent pour l'option nudiste. Après une longue sieste, je m'apprête à me retourner pour griller des deux côtés tant qu'à faire, et là je m'aperçoit que notre île n'est plus si déserte que ca... Loin de là. Sont apparus soudainement, deux bateaux de pêcheurs, attirés non pas par le poisson, mais par les allemandes. Un des bateaux s'est approchés tellement près du bord, qu'il a failli couler une des américaines qui nageait. Nous voilà donc cernées de pervers, mais les allemandes s'en foutent et décident de rester nues comme des vers. Choc de culture, peu leurs importe. Un possible débarquement d'indiens, rien n'y fait. 


Vient ensuite le moment de dormir dans la petite cabane sur notre île, dans des hamacs. L'idée est sympa, même très sympa. Seul problème les hamacs puent. L'odeur est vraiment affreuse. Ils sentent...la transpiration de cheval. Cool !!!
 
Et le meilleur pour la fin, retour sur l´île surpeuplée pour le petit déjeuner. Mais, plus de nutella. Donc je tartine mon pain de beurre. Très, très mauvaise idée !!! Laure plus téméraire, opte pour du fromage Philadelphia (type St-morêt), légèrement jaunâtre et granuleux... Les folles. Et oui, si pas d'électricité, pas de frigo ! Résultat des courses : inévitable intoxication alimentaire !!! Soit vomissements, diarrhée... L'horreur !!! Notre amitié est passée à un autre niveau, forcément ca rapproche toujours de tenir les cheveux de quelqu'un qui vomit... Merci encore Laure. Dans l'absolu, une intoxication alimentaire ce n'est jamais sympathique. Mais quand il n'y a pas d'eau courante, pas de toilettes, je vous laisse imaginer. Les toilettes pour l'île (soit pour 800 habitants) consistaient en une petite cabane sur un ponton. C'est à dire un trou au dessus de la mer. Génial ! Et comme si ce n'était pas suffisant, j'ai commencé à me sentir vraiment mal la nuit. Courir au milieu de la nuit avec une lampe torche pour aller jusqu'au trou pour vomir, le tout en voyant des petits yeux briller (énormes rats se baladant sur les toits) est en soit tout une épreuve physique. Mais Laure en véritable amie, jetait systématiquement un coup d'œil avant, pour être sûre qu'il n'y ait pas de rat. Seule visite surprise, un gros cafard se baladant tranquillement sur mon dos comme si de rien n'était... brr... rien que d'y penser j'en ai encore des frissons.

1 commentaire:

  1. ça me rend toute nostalgique tout ça... j'ai l'impression que c'était à des années lumières!! Bon j'irais pas jusqu'à dire que les toilettes de san blas me manquent,ya quand même des limites!!! ;)

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