NOS AVENTURES DU CANAL DE BRUXELLES AU CANAL DE PANAMA...

mercredi 24 août 2011

Être “vert” au Panama, est-ce possible?

Après trois semaines en Europe, mon retour au Panama fait germer plein de questionnements. Être “vert” au Panama, est-ce possible? 

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Existe-t-il au Panama cette nouvelle espèce d'êtres humains qui prônent un retour à la nature? Manger des graines c'est dégueu mais c'est bon pour les cheveux... Ou pire encore un retour au "naturel"? Accouchons à la maison comme du bétail, sans anesthésie, sans assistance médicale! Mais dans la baignoire c'est bien mieux pour les bébés et surtout si tous nos amis sont là pour le spectacle...

Existe-t-il des écolos au Panama? En politique, je ne le pense pas. Encourager les gens à prendre un vélo à la place de la voiture serait assimilable à une tentative d'assassinat à très large échelle, presque un crime contre l'humanité ! Quant aux transports en commun, ils sont prévus pour 2013 (s'il n'y a pas de retard évidemment). 

Une chose est sûre, les défenseurs de la décroissance n'ont pas encore vu le jour au Panama, et pourront difficilement s'implanter dans le règne de la surconsommation et du capitalisme à l'américaine (si j'ai de l'argent je dois acheter ce que les pauvres ne peuvent pas se permettre, ni même rêver, et le montrer à TOUT le monde). Pour vous faire une idée: les balades en famille se font dans les centres commerciaux !!!


Pour revenir aux écolos, les seuls qui y ressemblent sont des espèces d'hippies qui vendent dans les lieux hautement touristiques des petits bracelets et des boucles d'oreilles artisanales (que l'on retrouve aux quatre coins du monde: Rastro de Madrid, marché de Ubud à Bali, plage de Biarritz, Tenerife aux Canaries...). Mais ne vous laissez pas tromper par leur apparence (dreadlocks, pieds nus et vêtements improbables...), ils ont le sens du commerce et vendent leurs bijoux à des prix invraisemblables, en vrais capitalistes.

Retour au point de départ, si on ne les voit pas ces écolos, si en vogue en Europe, est-ce possible qu'il n'y en ait pas? Difficile à dire. Examinons donc de plus près la situation: côté transport impossible d'être écolo. Il n'y a que des 4x4 ou de très vieilles voitures qui crachent une fumée noire. Pas de transports en commun au sens où nous l'entendons en Europe... Le seul véritable transport en "commun" c'est le taxi. Pourquoi? Parce que vous n'êtes jamais seul dans le taxi. Au fur et à mesure de la course, il prend d'autres personnes (jusqu'à 7). 

Les courses, pire encore. Dans les rayons il n'y a pratiquement que des produits importés : Pommes et biscuits des USA, vins argentins, français, espagnols et chiliens, fromages danois, charcuterie espagnole, saucisses allemandes... Bilan carbone très très très mauvais. Vient ensuite le passage en caisse. Épreuve particulièrement pénible pour moi. C'est long, très long. Au bout de chaque caisse se tient un "joven" (pas toujours très jeune d'ailleurs) qui met en sacs en plastique vos courses contre un petit pourboire. Mais non seulement, il utilise deux sacs plastiques pour un seul paquet de corn flakes (pas du tout écolo) mais en plus il est lent... très lent... Je finis donc toujours par le faire moi même, me faire engueuler par Makhiban parce que je lui enlève son gagne pain, puis culpabiliser, et lui donner de l'argent alors qu'il n'a rien fait... 

Pour en revenir à notre préoccupation première, être “vert” au Panama, les supermarchés ne le sont pas vraiment. Ouverts 24h/24, climatisation à fond 24h/24 et portes ouvertes ... pas top pour la planète.


Chez soi, pas évident non plus. Les escaliers ne sont pas vraiment une option (on habite au 23e étage alors même si c'est bon pour les mollets, c'est trop dur). Les lumières dans les couloirs sont allumées 24h/24 (il n'y a pas d'interrupteurs ou de détecteurs de mouvements, vive le gâchis...).


A l'intérieur des appartements il n'y a pratiquement que des halogènes installés dans les faux plafonds. L'électroménager est surdimensionné, à l'américaine: frigidaire de la taille d'une chambre, machine à laver pour une famille de 15 personnes (pas de mode économique ou rapide...). Quant aux déchets, par bonne conscience, on peut trier. Mais au bout du compte, tout est mélangé. Bouteilles en verre, papiers, et ordures ménagères, tout va dans le même camion.  


La seule chose qui semble écologique au Panama, sont les escalators dans les centres commerciaux. Ils s'arrêtent si personne n'est dessus, et sont sensés redémarrer quand quelqu'un monte sur la première marche, mais ils redémarrent tellement doucement, qu'exaspérée toute personne normale monte les escaliers! 


Verdict: seule option pour se mettre au “vert” au Panama: s'exiler dans la jungle du Darien et s'installer avec une communauté indigène (emberra). Mais si j'ai réussi à convaincre Makhiban d'aller camper, le Darien c'est pas encore pour tout de suite...

vendredi 19 août 2011

BXLS => PTY

Notre retour flash-express à Bruxelles, nous a permis de réaliser que nous vivons désormais au Panama. Ça n'a pas de sens? Je sais.

Trois mois: période de temps à la fois très courte et considérable. 

En trois mois, rien n'a vraiment changé. Nos amis nous accueillent bras ouverts, et tout reprend comme si nous n'étions vraiment jamais partis. Et finalement, trois mois ce n'est rien. Il y a certains de nos amis que nous ne voyons pas en trois mois, même si on vit juste à côté. Jeudi aprem, apéro place du Lux !!! C'est si familier, qu'on oublierait presque qu'il y à trois mois on est partis à l'autre bout du monde les yeux pleins de larmes chaudes en se pensant qu'on ne reverrait peut être plus nos petits belges adorés...


Et en même temps, en se baladant dans les rues de Bruxelles, on a l´étrange sensation que Bruxelles est loin derrière nous. Notre vie a déjà commencé au Panama. On a presque envie de rentrer à Panama City pour voir nos nouveaux amis (dont un wallon et deux flamands... on aime tellement la Belgique qu'il faut qu'elle reste d'une manière ou d'une autre toujours près de nous), pour commencer réellement un nouveau chapitre de notre vie. 


Le départ vers Panama (PTY) n'est pas si dur qu'en janvier. Certainement aussi parce que dans moins d'un mois mes parents, Gilles et Cristina nous rejoindront ! Pas grave donc si mes tablettes de chocolat côte d'or durent à peine dix jours, un nouveau ravitaillement est sur le point d'arriver. Je dois d'ailleurs finir de trouver des meubles pour les accueillir car nous n'avons même pas de matelas pour eux... 

De retour, je commence à peindre tout l'appart (salon rouge brique), chambres (bleu pacifique) et bureau (vert des caraïbes) ! Ça commence peu à peu à ressembler à un chez nous ! 

Et nos nouvelles habitudes reprennent: un petit verre au casco viejo !
 

mardi 9 août 2011

En mode campagnards !!!

La Tribu des Royos déménage à Meaux, et la Tribus des Gengadharans démenage aussi à Viry-Châtillon. Deux familles, deux styles très différents. 

Chez les Royos, panique à bord. Chacun adopte une stratégie bien à lui. L'aînée "organise", le père se charge de superviser les travaux dans la nouvelle maison (ce qui lui permet d'éviter le chaos dans la maison actuelle), la mère crise et panique méthodiquement (un carton par soir) et la cadette se la joue zen (personne ne touche à mes affaires, je ferais mes cartons la veille entre 3h et 5h du mat' no stress). Résultat : des milliers de cartons au contenu improbable: trois assiettes, les gels douches, chaussettes, 15 romans et des taies d'oreillers. Pratique au moment d'ouvrir les cartons, certaines assiettes sont restées manquantes pendant un long moment...Mais le déménagement se fait dans la bonne humeur avec gros festin de l'autre côté pour tous les amis (un peu genre banquet à la fin des Astérix et Obélix).

Côté Gengadharan, les connaissant c'est probablement la méthode: sacs plastiques (hyper chiants à porter) et cartons industriels immenses (idéal pour les porter aussi). Le déménagement n'a pas encore eu lieu, donc difficile de prévoir, mais festin sur il y aura au bout de l'aventure, et même probablement avec des amis qui n'ont pas participé au déménagement. 

Makhiban et moi, parvenons à éviter de devoir aider. Pratique on vit au Panama. Mais, Makhiban a un fond judéo-chrétien qui sort de je ne sais où, et au lieu de se dire: "ouf on y a échapper belle!", décide qu'il faut quand même aider. Du coup, Monsieur décide que comme nous sommes en plein mois d'avril, il faut leur construire un potager. Pas un, mais deux !

Mon beau dimanche relax est fichu. Me voilà sous les ordres du caporal Makhiban, qui critique ma technique pour bêcher et retourner la terre... Evidemment que je ne suis pas efficace, je n'ai pas la moindre idée de ce que je fais, et du résultat souhaité. Couverte de boue et de sueur, je le laisse se démerder tout seul. Mais, d'une façon ou d'une autre, il arrive à motiver de nouvelles troupes, tout le monde s'y met: mon père, ma mère et ma sœur. D'un coup, cette famille de citadins enfile des bottes et nous voilà tous recouverts de boue, mal au dos, aux mains... Mais le résultat, est plus que sympa. 

Le lendemain, le potager est tout mimi. Loulou devient une pro de l'arrosoir et Victor, un rien ébahi, rêve déjà de tout ce qu'il va pouvoir manger en se servant lui même !


Pour le deuxième potager, Makhiban a eu comme un pressentiment que ce ne serait pas bon pour notre couple... Il a donc recruté ses troupes sur place. Bien vu, chéri.

vendredi 5 août 2011

Sentiment d'être dans vieux disney...

Le retour aux vieux continent nous a donné le sentiment d'être dans un vieux Disney. 

Décalage horaire, réveil par deux petits nains bouillonnants d'excitation (Loulou et Victor) dans la maison de Blanche Neige. Mes parents ont déménagé dans une maison "made in Disney", à Meaux. Bonne odeur de croissants tout chauds, je devine la fumée comme dans un dessin animé. Et surtout, le bruit des oiseaux. 

Pas le bruit criard des oiseaux au Panama, qui semblent affamés et te crient dessus comme si tu en étais personnellement responsable. Des oiseaux qui chantent... Qui aurait crû, que Tamara Royo puisse un jour se dire tiens les oiseaux chantent ?!? Bon il faut dire aussi que la maison Disney de mes parents est dotée d'un cerisier centenaire qui donne des milliers de cerises, donc tous les oiseaux de l'île de France s'y retrouvent malgré les efforts des plus imaginatifs de mon père pour les chasser (guirlandes de noël, CD, lance-pierre...). Entre la maison, le jardin, le cerisier, et les deux nains, je suis presque étonnée que les animaux ne se mettent pas à parler. 


Tout me semble irréel. Je n'arrive pas à croire que je ne me réveille plus au son des travaux, des camions, des coups de klaxon et sifflement des ouvriers... Pas de vacarme, c'est fou. 


Petite halte chez les parents de Makhiban, me permet de voir que Makhiban est plus ou moins dans le même état. Nous décidons donc de partir avec Aschley, sa petite sœur (13 ans et demi), redécouvrir Paris. A pied. Quel pied !!! Toute une journée à déambuler dans Paris, la Madeleine, Notre Dame, Quartier latin, la totale. Nous en avons même profité pour dévaliser les bouquinistes le long de la Seine ! De vrais touristes !  
 
On décide même de rentrer à pied jusque Villejuif qui, pour les non parigots, est en dehors de Paris tout au sud. Soit 7h de marche avec le sourire aux lèvres. Le lendemain, quelques ampoules aux pieds, nous embarquons Aschley qui, parce que nous lui avons manqué, n'ose pas nous dire qu'on est barge et qu'on la gonfle, et qu'en plus on lui a foutu la grosse honte hier... Parce que, vu que j'avais mal au pied, j'ai mis les chaussures de rando, achetées plus tôt dans la journée au Décathlon, et que Makhiban a décidé que c'était plus pratique de porter le sac à dos de rando, plutôt que de se trimballer des sacs plastiques... Bref, on avait une allure plutôt décalée, et Aschley entre morte de honte et morte de rire, scrutait les rues pour s'assurer qu'on ne croisait aucun de ses amis. Bref, habillés normalement (sous la supervision d'Aschley), on décide de visiter le musée du quai Branly. Une vraie merveille !!! C'est bon d'être de retour à Paris.


Finalement, il ne nous manque plus que la poudre magique de la fée clochette pour voler, mais à Paris ils vendent une autre sorte de poudre magique qui fait planer, alors mieux vaut en rester là pour notre trip Disney...

mercredi 3 août 2011

Maman j'ai raté l'avion...

Première fois que je prends l'avion seule, je suis un peu nerveuse. Makhiban se moque gentiment de moi (soit disant pour me détendre). Premier vol, direction Houston au Texas. Après m'être assurée que je ne devais pas reprendre ma valise, je me dirige vers le contrôle des frontières américaines. Heure de table, sur les 15 guichets, seuls trois sont ouverts. Je commence déjà à paniquer, je n'ai qu'1h40, mais les portes de l'avion ferment 30 min avant le décollage, donc plus qu'1h10. 

Après avoir parcouru trois des serpentins, sans avoir vraiment avancé, je demande à un agent si je peux passer devant. Réponse catégorique, vous n'êtes pas handicapée, vous faites la queue comme tout le monde. Avec en prime, un regard accusateur, comme si j'avais essayer de tricher... 

Il ne me reste plus que 30 min avant la fermeture des portes, une personne devant moi, mon pouls est très accéléré. Et là, comme dans une mauvaise comédie américaine, passe sous mon nez, et devant moi, un cortège de huit personnes en fauteuil roulant !!! Huit !!! et l'agent qui m'avait déjà remis à ma place, me toise. 

Ce ne sont pas des gens handicapés, mais des personnes âgées qui ont demandé une assistance. Et comme les cabines des policiers sont très hautes, le contrôle prend trois fois plus de temps. Et oui, la caméra pour prendre la photo n'est pas à la bonne hauteur, tout comme la machine pour prendre les empreintes... 


5 min pour que les portes se ferment, le policier est lent. Une fois qu'il me rend mon passeport, je me mets à courir comme une furie dans l'aéroport. Mais c'est déjà trop tard, car je dois repasser encore par un contrôle, un scanner etc... Sans refaire mes lacets, je continue de courir jusqu'à la porte d'embarquement. Le steward me rit gentiment au nez, "vos bagages ont déjà été retirés de l'avion, madame". 
J'ai raté l'avion !!!


Prise de panique je me remets à courir sans vraiment savoir où. Mais dans les films quand les choses tournent mal, il faut courir, tout le monde sait ça. Grâce à mon incroyable condition physique, j'arrive en nage, en pleurs au comptoir de la compagnie. La responsable m'explique que si j'ai raté l'avion ce n'est pas de sa faute, donc ils ne sont pas obligés de me replacer immédiatement sur un autre vol sur Paris. Je dois donc attendre le lendemain, et mieux encore ils ne paient pas de chambre d'hôtel. 


Hors de question que je dorme par terre dans un aéroport au Texas ! Ils ont des armes au Texas, ils ont voté pour Bush, père et fils... non, non, ce n'est pas possible ! La responsable me demande si je peux courir vite, parce que dans 12 min les portes de l'avion direction NY se ferment, de l'autre côté de l'aéroport. Je n'ai pas de billet pour cet avion, ni aucune garantie, qu'une fois à NY je puisse prendre un avion pour Paris, et je n'ai pas ma valise... Mais l'idée de dormir dans un aéroport new-yorkais est légèrement moins pire qu'avec les cow-boys texans. 


Et c'est reparti, je cours comme une dégénérée. Après quelques coups de téléphone, l'hôtesse accepte de me laisser monter dans l'avion. Et comme le mauvais scénario de film américain n'est pas épuisé, je me retrouve assise entre deux obèses qui ont chaud ! Peux-t-on rêver mieux? Je ne suis certainement pas la plus mal à l'aise, mais ça reste un long et pénible voyage. 


Dès l'atterrissage, je me prépare encore une fois à courir comme si ma vie en dépendait. Et oui, l'avion a 35 min de retard à cause du brouillard. Il ne me reste que 1h10, soit en réalité 40 min. Cette fois pas de quartier pour les vieillards, les handicapés, les enfants ! En réalité, en arrivant plein de dignité à la porte de l'avion vers Paris, je me rends compte que la course d'hystérique était inutile... Il s'agit d'un vol national, donc pas de contrôle. Le steward adorable, me demande si je vais bien. Et comme il est si gentil, je me mets à pleurer en lui expliquant que j'ai raté l'avion, que Makhiban m'avait dit que mon voyage se passerait très bien, mais que cela n'a pas été le cas, que je n'ai même pas de billet pour ce vol... Attendri par mon flot de larmes et de paroles incompréhensibles, ou simplement pour se débarrasser d'une folle furieuse, il me trouve un billet ! J'ai un billet ! Les 4 personnes qui arrivent, qui ont vécu la même chose que moi, sans l'épisode obèses, n'ont pas de billets, le vol est complet. 


Morale de l'histoire: si quelque chose tourne mal, il faut courir même si on ne sait pas vers où :D


PS: Je me suis retrouvée à nouveau à côté d'une personne très imposante...
PS bis: Super Makhiban a prévenu mes parents, et à mon arrivée ma maman, ma grande soeur et les deux plus beaux neveux m'attendent. Ouf ! J'ai même récupéré ma valise intacte trois jours plus tard.

lundi 1 août 2011

San Blas – la troisième vérité.

Eh oui, les weekends passent et nous nous installons petit à petit. Pour continuer le rythme, encore un weekend où on se demande ce qu’on va faire, quand l’un de nos amis nous propose in extremis un jeudi d’aller le weekend à San Blas – une première pour moi… chose dites, chose faite ! Vendredi soir, on arme nos dernières munitions dans le cooler qu’on remplira de glaçons à la première heure le matin et tout est prêt.


Samedi au premier matin, Miguel, un conducteur Kuna vient nous chercher en bas de notre immeuble à 5h30 du matin – la route étant uniquement praticable pour les conducteurs de la communauté en raison des travaux en cours. Nous sommes 6 à faire le voyage ce jour-ci, ou du moins c’est ce qu’on pensait jusqu’au moment où Miguel nous annonce qu’il emmènera dans la voiture un policiers Kuna vivant a Panama qui rentre en vacances à son « pays ». La voiture (un 4x4 de 5 places avec deux sièges dans le coffre, soit 7 places) est remplie à block, avec Tamara finalement "assise" dans le trou entre deux sièges à l’arrière.


Après un voyage plutôt inconfortable (slaloms entre creux sur la route, route assez tortueuse et parfois des côtes à plus de 45°), nous arrivons enfin aux premiers péages Kuna et une petite demi-heure plus tard sur la côte. Malgré la satisfaction d’être arrivé, j’ai une petite angoisse alimentée par la côte qui est assez sale et les expériences de Tamara sur l’île de Carti (voir ancien article). Heureusement, une fois sur le bateau, au fur et à mesure que s’éloigne l’île de Carti, et qu’apparaissent les premières « belles » îles mon angoisse s’atténue et est remplacé par un émerveillement.

San Blas, c’est assez surréaliste : il faut imaginer des îles de sable blanc à peine à 50 cm d’hauteur par rapport à la mer avec quelque cocotiers dessus – à peu près ce qu’on dessine quand on est gamins ; le tout baignant dans de l’eau a 26-30°C complètement translucide. A première vue, c’est bluffant, au point qu’on se dit que c’est faux : d’ailleurs le doute subsiste…

L’île sur la quelle nous avons élu domicile est une petite ile très propre ou il y a une dizaine de cabanes. L’île a des sanitaires et de l’eau non potable pour les douches. Confort très spartiates, mais quand on est a San Blas, il n’y a pas besoin de plus… Apres s’être mis en maillot de bain et un petit déjeuner plus que bien venu composé d’un œuf au plat et du pain Kuna, on monte sur le bateau et laissons faire Eric, le conducteur du bateau.
Première étape incontournable : la petite île à la cabane abandonnée avec les étoiles de mer et ensuite l’ex-île. C'est peut être l’île qui me fascine le plus ; les Kunas appellent ça la piscine naturelle. Il faut imaginer être au milieu de la mer avec la vue des vagues au loins, entrain de marcher sur du sable blanc recouvert d’environ 50 cm d’eau d’une île qui est submergé : c’est époustouflant. Apres nous allons sur Isla Diablo, où habite la famille d’Eric pour manger et passer quelques heures avant de revenir sur Isla Aguja ou nous logeons, pour passer la fin d’après midi.


Fin d’après midi les corps dans l’eau, et un début de soirée avec mon fameux Rhum Maracuya – un cocktail qui nous suit dans toutes nos aventures depuis Isla Gobernadora (voir article). La soirée continuera après un diner plus que bienvenu, au rythme des Ipods sur docks où nous entamons sérieusement les munitions qu’on avait emmenées ; le tout bercé par le bruit de la mer et la lumière de la lune et des étoiles qui illuminent le ciel et notre bout de plage car passé une certaine heure les lumières sont éteintes sur l’île.

Au petit matin, petit déj' rapide, et nous partons rapidement sur Isla Perro : l’île avec le bateau submergé. Encore une fois comme pour les îles à San Blas, le doute subsiste sur les circonstances de comment un bateau peut couler à 5 mètres de la plage dans une eau à peine plus profonde. Au menu, snorkeling autour du bateau, bain de mer, racket sur la plage… ensuite retour sur l’île pour une petite douche et un déjeuner rapide puis à nouveau sur le bateau pour rejoindre Miguel qui est sensé nous ramener a Panama.
San Blas, c’est un petit paradis sur terre. On ne peut pas y croire si on ne le voit pas de ses propres yeux. De plus à San Blas le temps s’arrête : on y a été que 36 heures sur place, et on rentre de là bas avec la sensation d’y avoir passé une semaine…  
Mise à part de beaux souvenirs il n’y a qu’une chose qui subsiste de ce voyage, l’envie d’y retourner à nouveau !