Après avoir parcouru trois des serpentins, sans avoir vraiment avancé, je demande à un agent si je peux passer devant. Réponse catégorique, vous n'êtes pas handicapée, vous faites la queue comme tout le monde. Avec en prime, un regard accusateur, comme si j'avais essayer de tricher...
Il ne me reste plus que 30 min avant la fermeture des portes, une personne devant moi, mon pouls est très accéléré. Et là, comme dans une mauvaise comédie américaine, passe sous mon nez, et devant moi, un cortège de huit personnes en fauteuil roulant !!! Huit !!! et l'agent qui m'avait déjà remis à ma place, me toise.

5 min pour que les portes se ferment, le policier est lent. Une fois qu'il me rend mon passeport, je me mets à courir comme une furie dans l'aéroport. Mais c'est déjà trop tard, car je dois repasser encore par un contrôle, un scanner etc... Sans refaire mes lacets, je continue de courir jusqu'à la porte d'embarquement. Le steward me rit gentiment au nez, "vos bagages ont déjà été retirés de l'avion, madame".
J'ai raté l'avion !!!

Hors de question que je dorme par terre dans un aéroport au Texas ! Ils ont des armes au Texas, ils ont voté pour Bush, père et fils... non, non, ce n'est pas possible ! La responsable me demande si je peux courir vite, parce que dans 12 min les portes de l'avion direction NY se ferment, de l'autre côté de l'aéroport. Je n'ai pas de billet pour cet avion, ni aucune garantie, qu'une fois à NY je puisse prendre un avion pour Paris, et je n'ai pas ma valise... Mais l'idée de dormir dans un aéroport new-yorkais est légèrement moins pire qu'avec les cow-boys texans.
Et c'est reparti, je cours comme une dégénérée. Après quelques coups de téléphone, l'hôtesse accepte de me laisser monter dans l'avion. Et comme le mauvais scénario de film américain n'est pas épuisé, je me retrouve assise entre deux obèses qui ont chaud ! Peux-t-on rêver mieux? Je ne suis certainement pas la plus mal à l'aise, mais ça reste un long et pénible voyage.
Dès l'atterrissage, je me prépare encore une fois à courir comme si ma vie en dépendait. Et oui, l'avion a 35 min de retard à cause du brouillard. Il ne me reste que 1h10, soit en réalité 40 min. Cette fois pas de quartier pour les vieillards, les handicapés, les enfants ! En réalité, en arrivant plein de dignité à la porte de l'avion vers Paris, je me rends compte que la course d'hystérique était inutile... Il s'agit d'un vol national, donc pas de contrôle. Le steward adorable, me demande si je vais bien. Et comme il est si gentil, je me mets à pleurer en lui expliquant que j'ai raté l'avion, que Makhiban m'avait dit que mon voyage se passerait très bien, mais que cela n'a pas été le cas, que je n'ai même pas de billet pour ce vol... Attendri par mon flot de larmes et de paroles incompréhensibles, ou simplement pour se débarrasser d'une folle furieuse, il me trouve un billet ! J'ai un billet ! Les 4 personnes qui arrivent, qui ont vécu la même chose que moi, sans l'épisode obèses, n'ont pas de billets, le vol est complet.
Morale de l'histoire: si quelque chose tourne mal, il faut courir même si on ne sait pas vers où :D
PS: Je me suis retrouvée à nouveau à côté d'une personne très imposante...
PS bis: Super Makhiban a prévenu mes parents, et à mon arrivée ma maman, ma grande soeur et les deux plus beaux neveux m'attendent. Ouf ! J'ai même récupéré ma valise intacte trois jours plus tard.
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